Un réveil au milieu de la nuit, 2H de route, un avion en direct, un pot de yaourt en location et me voilà à Huntington.
Cairn et Brad m'accueillent comme ils ont su le faire les saisons dernières sur les GP, sourires aux lèvres et accolades. Alba leur golden d'un an et demi est toujours aussi déchainé que sur les courses. Leur maison est typique, on se croirait presque dans Harry Potter, à la différence près qu'ici, pas de magie, remplacée par de l'ordre et du travail.
Etant debout depuis 3h du matin, Cairn me fait un déjeuner de roi, french toast, miel et bacon, un café allongé au possible, mon préféré.
Après quelques appels, discussion de tous les spots disponibles, de ma vision de ce que l'on doit filmer, direction le workshop et la ferme Freeman.
Un rassemblement de grange, la maison des grands parents et des parents avec comme point central une ancienne écurie où Brad a décidé de stocker son joyeux bazar.
Je dis bazar car en arrivant chez un anglais 8 fois champion du monde, on s'attend forcément à certaines choses, des motos bien sur, encore des motos et des coupes un peu partout.
Ici c'est un bâtiment avec une salle de sport, un musée en cours de construction, des racks de stockages millimétrés et un atelier bien plus propre que mon appartement.
2 motos championnes du monde de 2017 et 2019 sont dans un coin et prennent la poussière, vestige de son passage chez Boano, des vélos de route, des VTT musculaires et électriques, motos de trial, un 200 RR appartenant à Cairn et deux 300 RR pour le grand Brad.
Brad est minutieux, le moindre détail le chagrine et l'obsède dans son workshop où il a quasiment fait tout lui même. Je ne m'attendais pas à mieux pour un mec qui malgré son statut "factory", change lui même ses pneus, fait sa mécanique et créé des pièces typiquement anglaises pour ses italiennes.
Il me dit tu fais un peu du mountain bike? Il y a un bike park sympa à quelques kilomètres, on se fait une sortie sympa ensuite séance de physique pour attaquer notre semaine à filmer.
Penses-tu mon cher, que j'allais refuser une occasion de faire une sortie avec Brad lui même, m'attendant néanmoins à une jolie branlée de la part de l'anglais, il me file un électrique, pas d'excuses ma séance de jambes d'il y a deux jours est bien loin dans ma tête lorsque l'on attaque ces jolies singles, passerelles et racines onctueuses.
Il me remet instantanément dans le style très anglais que j'ai pu constater lors de tous les repérages sur les GP, ces mecs sont bons, sans en faire trop, sont sérieux sans s'y prendre, au sérieux.
Une sortie de 3H sera un réel plaisir pour moi étant le lièvre pour Brad dans toutes les montées, il est costaud l'anglais et malgré les 10 °C, transpire à grosses gouttes.
Retour au parking, un café, une discussion sur son aversion des Végans ayant envahis tous les food stores et autres menus de restaurants, nous mangeons ici, retrouvons un ancien copain d'enfance pas croisé depuis presque 10 ans et c'est alors le début de nombreux souvenirs où je peine à tout saisir, cela me rappelle aussi que lorsque Brad me parle il fait un certain effort.
Ce copain en question étant un bon rider étant plus jeune, connaissant également Antoine Criq, n'oublions pas que notre électron libre français fut un compétiteur très respecté ici en Angleterre.
Retour au workshop pour la préparation des bécanes en vu du roulage du lendemain et la séance de physique avec Harry Edmonson, le champion du monde Youth en titre.
Ce bon vieux "Potman", surnom trouvé par la tribu anglaise pour sa capacité à toujours avoir l'air défoncé.
En stéréotype du jeune pilote, Harry est en retard et pas qu'un peu, il arrivera vers 19H15 pour une sacrée séance dont Brad a le secret.
Détail et pas des moindres, c'est la première année où Brad bénéficie d'un préparateur physique, jusque là et ses 7 titres mondiaux précédents, il faisait ses séances seul.
Est-ce que je vous ai dit que Brad était solide?
Cette séance ne laissera aucun doute, tous les mouvements sont maitrisés et efficaces, Harry peine à suivre mais ne lâche pas, il finira sur les rotules sous les encouragements de son ainé, dans la bonne humeur, comme toujours.
Tout est chargé pour le lendemain, direction un terrain sauvage typé sable que les Edmonson connaissent bien. un certain Jamie ayant également quitté son île de Man natale pour venir passer du temps ici, ma caméra est prête, on va se marrer.
RP
Comments