Enduropale 2023 Joey & Paolo

Cette année je suis allé voir la côte d'Opale en vrai et pas derrière ma télé.

Une compétition hors normes, de part le nombre de pilotes, de spectateurs et de médias présents.

L'occasion étant trop belle, je me suis dit, il faut en montrer plus et surtout ce qu'on ne voit pas à la télé, les coulisses avec des participants.

J'avais choisi pour la peine deux pilotes bien placés au championnat, capables de gagner comme de casser mais surtout deux grands copains qui ne se blockpasseraient pour rien au monde.

Deux juniors, Paolo Maschio et Joey Nuques, à leur actif, des victoires, podiums et holeshots, ça promet.

L'un fils de champion déluré et l'autre neveu de champion du monde, ces deux jeunes ont deux profils bien différents mais partagent le même humour, la même envie de gagner et de s'amuser au guidon d'une moto.

Joey, je le connaissais forcément par le chevalier qu'est son père, Serge, l'avait déjà croisé sur le championnat de France d'enduro et lorsque j'ai déménagé dans les Landes j'ai eu l'occasion d'y découvrir un dimanche son compère, Paolo Maschio.

La chose qui m'a frappé, c'est la simplicité, Serge toujours prêt à distiller de bonnes histoires de TT au cul du camion, là où Radio Paddock prends tout son sens, les deux copains s'entrainent font des tests mais gardent une fin de roulage fun car comme le père de Paolo, Yannick, insiste, "faut pas oublier de s'amuser quand même".

Cette parole est restée, ancrée dans mon appréciation de ce duo car avec mon passif d'éducateur, peu de parents, d'encadrants, partagent cette idée et cela même si les pilotes en question n'ont jamais fait de compétitions. Plaisir à mes oreilles, annonciateur d'une bonne histoire pour la suite. Nous étions alors au début du mois de décembre 2022, j'aime à croire que j'avais raison.

Le nouveau format de ce Touquet est long pour les Juniors, leur course reléguée au dimanche matin, leur fait passer beaucoup de temps sur place jusqu'au moment d'en découdre.

On attaque donc le jeudi par les contrôles avec Paolo, une kawa même d'origine, tout le monde le sait, ça fait du bruit, heureusement certains commissaires connaissent le souci et s'occupent de Paolo, contrôle sonomètre validé, sans encombre.

Heureusement pour nos deux compères, véritables versions modernes de Laurel et Hardy la bedaine en moins, ils sont inscrits à la Red Bull Sand Session du vendredi matin qui va leur permettre de profiter des conseils de deux athlètes Red Bull, Antoine Méo et Camille Chapelière.

En arrivant Paolo m'interpelle et m'amène à la moto de Joey, Serge en grand farceur a collé un mini sticker de plaque numéro 29 barré d'une croix rouge sang, l'air de dire que Paolo était la cible à abattre ce week-end. Ambiance.

Premiers tours de roues dans le sable avec les motos d'entrainements, ça avance pas mal, les vagues et les sauts validés, une partie du circuit est utilisé, de quoi s'assurer que certaines trajectoires ne sont clairement pas les bonnes.

Les grandes jambes de Joey et le gros cœur de Paolo fonctionnent bien dans les vagues.

Viens ensuite un débriefing avec un préparateur physique aillant travaillé avec Johann Zarco par le passé, bonnes paroles, nos deux joyeux lurons en prendront quand même pour leur grade, étant peut être trop dissipés pour notre orateur, opposant le fun et le haut niveau, il passera à coté des deux jeunes qui deux jours plus tard iront quand même s'installer sur le podium, comme quoi la vérité unique n'existe pas, la pédagogie ça ne s'invente pas non plus.

Dimanche matin 8H.

Serge a déjà mis la moto au parc fermé, Yannick arrive pour faire de même et déjà quelques esprits s'échauffent à l'entrée du parc, des parents mécontents, ne peuvent accompagner leur pilote préféré installer les motos, les commissaires et officiels en prennent pour leur grade, la phrase fétiche des opposants au dédétisme est dans toutes les têtes, "donner du pouvoir à des gens qui n'en ont qu'un jour par an, voilà ce que ça donne", pas de doute nous sommes au championnat de France.

Les motos sont en place en première ligne, retour au camping car de la famille Maschio. Paolo s'équipe tranquillement, comme son père, il est loin d'être stressé et arrivera bien assez en avance, sa maman s'inquiétant déjà un petit peu.

Poivre sur les mains, un tout petit fractionné pour finir de se réveiller en vélo et yallah en avant pour la ligne de départ.

Les juniors, espoirs et quads ne roulent pas en ville, leur parc fermé étant juste à coté de la plage, ici on sort les motos en poussant et on les démarre en dehors du parc.

Moins de 100 mètres derrière le 4x4 et les jeunes vont se placer sur la ligne de départ, une seule vague, "seulement" 170 pilotes dans cette catégorie.

Le départ est lancé et cette fois Paolo laissera échapper le holeshot au profit d' Adrien Petit qui ira s'imposer à la fin de cette course d'1H30, course quasi parfaite pour lui avec un gros rythme.

Derrière nos deux protagonistes vont se livrer une bataille entre copains pour revenir second et troisième, profitant des ennuis mécaniques de Tanel Bajeux alors leader au championnat, la casse mécanique de Quentin Prugnières et celle d'Elwan Van de Wouw.

Seul Joey restera dans le même tour qu' Adrien et Paolo se fera doubler juste avant l'arrivée.

Quel incroyable retournement de situation, Joey est sacré champion de France, Paolo termine troisième de la course et du championnat, une sacrée victoire pour ces deux compères voulant bien terminer les courses sur sable ici au Touquet.

Deux jeunes évoluant dans des équipes familiales, simples, axées sur le plaisir et l'envie de bien faire.

Efficace l'histoire!

Des jeunes bien élevés, respectueux et marrants, point d'honneur à toute cette cavalcade.

Un grand merci à Serge, Yannick, Rachel et Sandrine, bravo à vous, c'était un plaisir de passer du temps en votre compagnie et celles de vos garçons!

Ultime victoire pour Paolo, il ira arracher la croix rouge sang du sticker après le podium, Serge me confiant également, "je le savais qu'il serait solide ce Paolo, Banzaï!"

RP